LES « EUNUQUES » DU CONGRÈS CAPITULENT DEVANT BUSH-CHENEY
source : solidarite et progres.org
Face au danger bien réel que le gouvernement Bush nous prépare une
« surprise d’octobre », avec le lancement d’une attaque militaire
contre l’Iran avant les élections parlementaires de mi-mandat, début
novembre, Lyndon LaRouche a une nouvelle fois appelé à la destitution
immédiate du président George W. Bush et du vice-président Dick Cheney.
La crise économique et financière qui s’accélère, avec l’éclatement de
la bulle immobilière aux Etats-Unis et les bouleversements dans le
secteur des hedge funds, est une raison de plus d’ouvrir une telle procédure, sans tarder.
Cependant, les dirigeants du Parti démocrate s’y
refusent, ce qui a amené LaRouche à les traiter d’« eunuques ». Cette
impuissance s’est confirmée le 27 septembre lors d’une conférence de
presse des dirigeants démocrates du Sénat et de la Chambre, Harry Reid
et Nancy Pelosi. A un journaliste qui l’interrogeait sur la
destitution, elle a répondu : « Nous l’avons écartée de l’ordre du
jour. En fin de compte, une destitution mettrait hors de cause les
républicains du Congrès, alors qu’ils sont complices, eux aussi. » Et Reid d’ajouter que la destitution de Bush « permettrait à Cheney de devenir Président ».
Deux jours plus tard, le Sénat a adopté, à 65 voix
contre 34, le projet de loi « anti-terreur » de la Maison Blanche,
instituant une définition de « combattants ennemis » qui revient à
laisser à Bush le soin de décider de l’interprétation des Conventions
de Genève et retire toute protection contre une détention illimitée (habeas corpus)
pour des suspects étrangers. En outre, il permet l’utilisation devant
la Cour d’éléments de preuve obtenus par coercition, d’autres non
communiqués à la défense et une définition fortement restreinte de la
torture.
Quatre amendements discutés et votés dans la même
journée avaient pourtant montré que les démocrates étaient en mesure
d’imposer un filibuster, c’est-à-dire une procédure d’obstruction
permettant de bloquer un vote définitif, s’ils en avaient eu la volonté
politique. En effet, pour mener un filibuster, il faut l’approbation
d’au moins 41 sénateurs sur les 100. Or les quatre amendements en
question ont recueilli chacun entre 46 et 48 voix, les républicains
Chaffee et Specter ainsi que l’indépendant Jeffords ayant rejoint le
camp démocrate presque au complet. Les adversaires du projet de loi ont
présenté des arguments convaincants mais c’était essentiellement pour
la forme, puisqu’ils n’avaient pas l’intention de bloquer le vote. Au
final, Chaffee, Jeffords et 32 démocrates ont rejeté le texte et 12
démocrates ont fini par approuver le projet de la Maison Blanche.
Dans un éditorial intitulé : « Se précipiter du haut d’une falaise », le New York Times
du 29 septembre constate que l’administration Bush a exploité « la
crainte des républicains de perdre leur majorité [aux scrutins de
novembre] pour faire passer des idées effroyables sur la lutte contre
le terrorisme, qui vont accroître le danger pour les troupes
américaines et infliger des dommages durables à notre nation de droit,
vieille de 217 ans - sans faire quoi que ce soit pour protéger la
nation contre les terroristes. Les démocrates trahissent leurs
principes afin d’éviter des attaques électorales de dernière minute. Le
grand perdant, c’est notre démocratie. »
Qu’est-ce qui ne va pas dans le Congrès américain ?
Lyndon LaRouche a rédigé, le 30 septembre, une
déclaration sur la situation stratégique internationale, portant plus
spécialement sur la situation politique et financière aux Etats-Unis
mêmes. Il y souligne la nécessité de comprendre les axiomes
idéologiques - étroitement liés au sophisme - qui sont à l’origine de
la crise systémique actuelle, si on veut la vaincre. Extraits :
« Au cours des dernières semaines, la rupture de
l’économie américaine, que j’avais jugée probable, a frappé le système
mondial. On a assisté à un changement de phase, un déclin accentué, non
seulement dans l’économie américaine, mais aussi dans l’ensemble de
l’économie mondiale. La faillite du hedge fund Amaranth et, plus
important encore, le brutal recul enregistré sur le front de
l’effondrement immobilier en cours ne sont que les marqueurs visibles
d’une tendance plus globale. En ce moment-même, aux plus hauts niveaux
de la classe dirigeante transatlantique, des tactiques inspirées par le
désespoir, dépassant amplement les opérations antérieures de "l’équipe
de protection contre les plongeons", sont mises en oeuvre.
« Rien n’indique que les forces dirigeantes
concernées, à l’intérieur ou à l’extérieur des Etats-Unis, vont prendre
des mesures pour stopper ou même ralentir l’effondrement en cours. On
tente simplement de reporter à plus tard la perception de cette réalité
parmi la population. C’est cet état des choses qui pousse la faction
américaine des intérêts financiers de l’establishment libéral
anglo-hollandais transatlantique à envisager, en désespoir de cause,
une attaque aérienne massive contre l’Iran dans la semaine, ou les
quelques semaines, précédant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis,
soit en ce mois d’octobre. (...)
« Le problème est que, face à la panne du moteur
économique global, la plupart des experts en économie du monde
transatlantique, en particulier, n’ont aucune idée compétente de la
manière de le réparer. En outre, même s’ils avaient cette compétence
qui leur manque si cruellement, ils n’auraient pas la volonté
d’entreprendre les réparations nécessaires. (...)
« Dans nos réactions à chaud aux derniers
événements, comme les récents développements survenus au Sénat
américain par exemple, on tend généralement à oublier la cause de ce
comportement désastreux. A ce titre, le Congrès, la grande presse et le
citoyen ordinaire sont coupables de négligence, chacun à sa façon.
Comme dans le cas de l’Athènes de Périclès, qui se condamna elle-même,
le sophisme - qui substitue à la saine raison l’attitude opportuniste
consistant à "ne pas nager à contre-courant" - a produit un effet que
l’on serait tenté, autrement, d’attribuer à une honteuse trahison. Nous
sommes victimes du règne d’une politique qui bannit tout principe
raisonnable. (...)
« Les traits dominants des récentes erreurs commises
par la direction du Parti démocrate au Sénat ne peuvent être
correctement compris sans replacer ce phénomène dans un schéma global.
Lorsque nous passons en revue la situation de différentes régions ou
nations, nous rencontrons des spécificités locales relativement
marquées, mais cet éventail de schémas locaux s’inscrit dans un schéma
global qui les subsume. (...) Autour de la planète, on me demande :
"Quand le krach va-t-il arriver ?" Je réponds : "Qu’est-ce qui te
prend, espèce d’andouille ! on est en plein dedans !"
« Tous les succès relativement uniques que j’ai
connus dans le domaine de la prévision économique à long terme reposent
sur la reconnaissance du fait que toute prévision statistique-mécaniste
est intrinsèquement incompétente sur le plan scientifique et
professionnel. La capacité de prévision implique d’abandonner les
méthodes statistiques de comptabilité monétaro-financière pour situer
le sens des événements reflétés dans les tendances monétaro-financières
dans un ensemble sous-jacent, réel, de relations causales qui sont
physiques, et non monétaires, eu égard à leurs effets efficients.
« Le danger auquel nous sommes à nouveau confrontés
aujourd’hui est comparable à celui du début des années 1930. Que nous
en soyons réduits à la menace d’une disparition imminente de notre
République et, au-delà, de la civilisation tout entière, vient boucler
un cycle de l’histoire ayant commencé avec l’arrivée de Harry S. Truman
à la présidence [américaine]. Nous en sommes donc au point où la seule
tâche digne de tout patriote de cette République consiste à lancer un
nouveau cycle d’histoire, qui sera sans doute différent de ce que
Franklin Roosevelt accomplit, mais représentera néanmoins le même type
d’engagement envers l’avantage futur de l’humanité dans son ensemble.
La tâche centrale qui nous incombe ainsi, en ce moment de crise
existentielle de la République, est de lancer ce nouveau cycle. Cette
tâche gravite autour d’objectifs économiques physiques du même ordre
que ceux présentés en 2005 dans mes propositions pour sauver l’économie
américaine en sauvegardant son secteur de la machine-outil, concentré
dans l’industrie automobile, d’une destruction voulue par l’oligarchie
financière.
« Nous sommes à un tournant de l’histoire, où il
n’est plus possible de tolérer la poursuite des folies que j’ai
constatées dans la direction du Parti démocrate depuis la mi-février
dernière. L’existence même de notre nation, et peut-être de toute la
civilisation, dépend des actions qui seront prises au cours des
semaines à venir. Quel que soit le jugement porté par les électeurs sur
la performance des candidats et des partis, la manière dont l’histoire
future jugera de ces acteurs est déjà prédéterminée par la double
menace de nouvelles guerres lancées par l’équipe de Bush et de
catastrophe économique dans les semaines à venir. (Le texte intégral de
cette déclaration est disponible, en anglais, en cliquant ici.